Aux environs des belles années mille neuf cent dix Lorsque le monde découvrait l'automobile Une pauvre femme abandonnée avec ses fils Par son mari qui s'était enfui à la ville Dans une superbe Panhard et Levassor Qu'il conduisait en plein essor Lui écrivait ces mots d'espoir En pensant que peut-être un soir I1 reviendrait tout comme avant Au lieu de partir dans le vent {Refrain :} Je t'attendrai à la porte du garage Tu paraîtras dans ta superbe auto Il fera nuit mais avec l'éclairage On pourra voir jusqu'au flanc du coteau Nous partirons sur la route de Narbonne Toute la nuit le moteur vrombrira Et nous verrons les tours de Carcassonne Se profiler à l'horizon de Barbeira Le lendemain toutes ces randonnées Nous conduiront peut-être à Montauban Et pour finir cette belle journée, Nous irons nous asseoir sur un banc L'époux volage hélas ne revint pas si tôt Escamoté par son nuage de poussière Courant partout : Nice-Paris, Paris-Bordeaux Sans se soucier de sa famille dans l'ornière Il courut ainsi pendant plus de quarante ans Et puis un jour, tout repentant Il revint voir sa belle d'antan Qui avait appris à ses enfants Ce refrain que les larmes aux yeux Ils répétaient aux deux bons vieux Ah quel bonheur à la porte du garage Quand tu parus dans ta superbe auto Il faisait nuit mais avec l'éclairage On pouvait voir jusqu'au flanc du coteau. Demain, demain sur la route de Narbonne Tout comme jadis heureux tu conduiras Et nous verrons les tours de Carcassonne Se profiler à l'horizon de Barbeira Pour terminer ce voyage de poète Et pour fêter ce retour du passé Nous te suivrons tous deux à bicyclette En freinant bien pour ne pas te dépasser En freinant bien pour ne pas te dépasser. Paroles et musique : Charles Trenet [1955]